PRÉSENTATION

Lei YANG est une artiste chinoise née en 1983 qui vit et travaille en France depuis 2005. Diplômée d’un DNSEP Art de l’ENSA de Dijon en 2011, elle est aussi une des membres fondateurs du collectif féminin de performance ALIAS BLACK MARKET International fondé en 2007.

Ses travaux sont nombreux et multidirectionnels ; mêlant performances, vidéos, sculptures et installations tout en entremêlant les repères asiatiques et occidentaux autant sur le plan culturel que formel, elle est souvent l’actrice principale de ses oeuvres et n’hésite pas à mettre son propre corps à l’épreuve d’une certaine forme de danger, de violence ou de comique. Dans l’oeuvre polymorphe de Lei YANG, c’est l’attitude qui prime ; l’expérience est envisagée comme une forme de liberté.

Dans ses recherches, elle s’interroge sur la question de la double identité culturelle, celle de sa culture originale, la Chine, et celle de la culture occidentale. Cette rencontre est à la base de son travail et forge le socle d’une pratique protéiforme qu’elle revendique.

Dans ses sculptures, elle modifie des objets d’utilisation courante afin de pervertir la perception que l’on peut habituellement en avoir, il lui arrive aussi d’associer l’installation et la performance. À l’image de l’aiguille dans I HAVE A DREAM Nº3 (2008), des allumettes dans Feu Follet (projet en cours), dans Armée Rouge (2010) et enfin à l’image des origamis dans The black flower (2011), elle utilise ces objets pour conduire une réflexion sur les notions d’échec, de compétitivité, de divertissement ou encore de travail. Le décalage montre bien que ces objets construisent et déterminent nos relations avec l’environnement. Leurs modifications, qui dépassent la fonction, sous-entendent ainsi d’autres rapports. Le projet de volumes et de performances, Stromatolithe (projet en cours), la recherche de formes induites par un geste répétitif et performatif donnera naissance à des colonnes aux aspects variables et à l’équilibre précaire, un nouveau pas questionne sur l’espace, le temps et la performance.

Entre 2007 et 2008, elle utilise principalement la vidéo et réalise des auto-filmages dans lesquels elle interroge les notions d’identité, d’égocentrisme et de solitude. À partir de 2008, ses auto-filmages laissent peu à peu place à la performance filmée. Récurrente dans sa pratique, la vidéo apparaît à différents niveaux. Elle l’envisage avant tout comme un moyen, un outil pour enregistrer et montrer son travail.

HÉROÏNE, série amorcée en 2010, interroge la grammaire cinématographique et plus particulièrement celle des effets spéciaux. En se basant sur des scènes spectaculaires issues du cinéma, elle élabore des performances brèves où elle s’implique physiquement. Le direct dans l’action montre le décalage avec les effets spéciaux normalement hyper-maîtrisés. Il n’y a ici ni cut ni montage et ce afin de garder la fragilité et la possibilité du risque, celle de la défaillance ou encore de la déception. L’attente existe et quelque-chose peut toujours rater.

Son corps est le support de ses performances. De manière réelle ou fictive, elle l’expose au danger et à la violence pour faire l’expérience du risque. L’essentiel reste néanmoins l’action et la production de l’acte.